
où : le long de Broadway (entre les 204 et 207ème rue)

C’est plutôt incroyable d’imaginer que dans l’Upper Manhattan, vous pouvez croiser la dernière ferme coloniale néerlandaise en plein milieu du quartier d’Innwood (encore au dessus d’Hudson Heights) le long de Broadway, qui trône fièrement là, depuis plus de 200 ans. Le pire, c’est qu’en octobre 2015, j’ai séjourné à Innwood et ignorais alors complètement son existence ! En février dernier, j’y suis remonté, juste pour la voir.
L’Histoire : Tout a commencé avec Jan Dyckman, qui, au cours des années 1600, est venu de Westphalie (ben tiens ! ma Moselle natale en faisait partie à cette époque !) à New Amsterdam – cette colonie établie dans la partie Sud de l’île de Manhattan. Puis, il s’est installé avec sa famille, dans une ferme à la pointe Nord de Manhattan dans les années 1660 qui fut détruite pendant la guerre d’indépendance. Les vestiges de cette maison ont été hérités par le fils de Jan qui les transmettra plus tard à son petit-fils William ; ce sera le début d’une transmission intergénérationnelle (3 générations !) et d’un bien bel héritage familial.
Il faut noter que Manhattan est tombée sous l’occupation britannique pendant la période de 1776 à 1783. Ainsi, une fois la guerre d’indépendance américaine terminée, William Dyckman (né le 24.12.1844 et décédé le 9.11.1910 – enterré au Oakland cemetery à Yonkers), le petit-fils de Jan, a reconstruit cette ferme vers 1784, principalement avec des pierres ramassées dans les champs, du bois et du crin de chevaux pour l’isolation des murs.
De style colonial néerlandais, cette maison est reconnaissable à ses avant-toits en pente, ses larges porches à l’avant et à l’arrière et une simple façade en brique qui donne sur la rue.
Elle a servi la famille Dyckman, jusqu’en 1868, où elle a été abandonnée et a fini par se délabrer. Mais en 1915, Mary Alice Dyckman Dean et Fannie Fredericka Dyckman Welch, les filles du dernier Dyckman à avoir grandi dans la maison, ont racheté le bâtiment et l’ont rénové et restauré grâce à leurs maris, le conservateur Bashford Dean et l’architecte Alexander McMillan Welch. Les sœurs Dyckman ont cherché à préserver cette jolie relique, une vraie pépite, vestige du passé mais surtout de leur héritage familial. Pour présenter leur mode de vie, elles ont aménagé les pièces avec des objets appartenant à la famille, qui rappelaient leur propre vision du patrimoine néerlandais de New York.
Dans le jardin, a été installé un fumoir en pierre des champs,



et une cabane en bois (Hessian Hut), à l’arrière de la maison, reconstruite à l’identique – grâce aux restes trouvés pendant les nombreuses fouilles archéologiques opérées dans le quartier-, que les soixante érigées en campement militaire dans la région et notamment sur la terre des Dyckman, construites à l’époque par les mercenaires allemands qui se battaient aux cotés des britanniques (Hessian Soldiers) pendant la guerre d’indépendance.





Lorsque la restauration fut achevée en 1916, la maison et le terrain furent donnés à la ville de New York en tant que musée.

Aujourd’hui, grâce à ce musée, entré en 1967 dans les New York City Landmarks (sites historiques d’intérêt national) la Ville continue de dispenser des programmes d’éducation pour perpétuer la volonté des sœurs Dyckman de transmettre un pan de l’histoire des New Yorkais aux générations futures.
Pour voir la propriété et son histoire, vous pouvez regarder la video de 👉 NYLandmarks qui lui est consacrée.
@très vite !
Marjorie